QU’EST  CE  QUE  LE  M.M.A


LES ORIGINES


Le Pankration (pancrace grec) fut l'une des premières formes de sport de combat à mains nues avec tout de même un minimum de règles. Il fut introduit aux Jeux Olympiques en 648 avant JC. Le mot pankration est l'association du mot pan signifiant « tout » et kratos signifiant « puissances », décrivant bien le sport, mélange de boxe et de lutte. Le sport n'a alors que deux règles, ne pas mordre et ne pas frapper aux yeux, même si ces techniques sont autorisées chez les Spartiates. Les rencontres ne prennent fin que lorsque l'un des adversaires est inconscient ou se soumet en faisant signe de la main. Souvent, les affrontements durent des heures et finissent parfois avec la mort d'un, voir des deux combattants. Le pankration devint le sport le plus populaire aux jeux Olympiques et dans la Grèce antique.


Les phases d'un combat


Le combat libre est un sport relativement jeune et il connaît des évolutions permanentes. L'entraînement, la compréhension du combat, les stratégies et les techniques évoluent constamment. Toutefois certains éléments ne changent pas, il existe ainsi trois phases principales lors d'un combat de MMA.


  1. La phase de combat debout, domaine de prédilection de la boxe, du kick boxing, du Muay Thaï ou du karaté, phase lors de laquelle les deux adversaires sont debout et s'affrontent en utilisant principalement des coups de pieds, de poings, de genoux et de coudes.

  2. La phase de contact ou d'accrochage debout, le clinch, domaine de prédilection du ju-jitsu, de la lutte, du grappling, du sambo et du judo, où l'on cherche à rentrer en contact avec son adversaire, pour l'amener au sol à l'aide d'une projection ou d'une amenée au sol, voire pour le frapper avec ses genoux comme on le voit dans le Muay thaï.

  3. La phase de combat au sol, domaine de prédilection du jiu-jitsu brésilien, du judo, du sambo ou de la lutte, lors de laquelle on va tenter de prendre la meilleure position possible, de passer la garde et d'attaquer son adversaire soit en Ground And Pound avec des techniques de frappes, soit avec des mouvements de soumission tels que les étranglements ou les clés.

Lors des premiers événements de combat libre moderne, on pouvait voir une grande variété de styles tous très différents (des sumotoris, des ninjas, des boxeurs gardant leur gants de boxe anglaise, des karatékas en dogi, des lutteurs en boxer, etc.). Mais au fur et à mesure que le sport a évolué, les styles « exotiques » et les styles traditionnels ont peu à peu disparu, car le combat libre demande une maîtrise de ces trois distances et rares sont les hyperspécialistes d'une seule distance pouvant rivaliser avec les spécialistes du combat libre, pratiquant le cross training et s'entraînant spécifiquement pour cette discipline.


Lors d'un combat de MMA, il existe différentes stratégies permettant de jouer sur ses points forts tout en profitant des points faibles de son adversaire : le « Sprawl-and-Brawl » consiste à éviter d'être amener au sol pour combattre debout, le « Clinch Fighting » consiste à entrer en contact avec son adversaire afin d'appliquer certaines techniques de percussion ou de projection, le « Ground-and-Pound » consiste à amener son adversaire au sol puis à appliquer des techniques de percussion, le « Submission Grappling » consiste à amener son adversaire au sol pour appliquer des techniques de soumission.


Combat debout ou Sprawl-and-brawl

Le combattant de gauche vient de réaliser un sprawl pour éviter le takedown.

Le « Sprawl-and-brawl », littéralement « s'affaler et se bagarrer », est une stratégie généralement utilisée par les combattants préférant le combat debout et les techniques de boxe ou de kickboxing comme les coups de poings et de pieds. Ces combattants vont tenter de maintenir le combat debout, tout en utilisant des techniques de sprawl afin de résister à l'amené au sol (takedown).

Le sprawl est un terme utilisé en lutte pour désigner une technique de défense contre les tentative de takedown comme un double ou single leg takedown. Le sprawl consiste, lors de l'attaque de son adversaire, a reculer ses jambes vers l'arrière et à poser sa poitrine sur le dos de celui-ci, afin d'empêcher celui d'atteindre ses jambes et de neutraliser son attaque.

La plupart des combattants utilisant cette stratégie sont moins à l'aise au sol que debout. En cas de combat au sol, ils essaieront souvent de neutraliser le travail de leur adversaire sans lui offrir d'opportunité de placer une soumission, en attendant que l'arbitre stoppe le combat et le fasse repartir debout.

C'est une stratégie qui a souvent été employé par des combattants tels que Chuck Liddell ou Mirko « Cro Cop » Filipović[14].


Corps à corps ou Clinch fighting

Clinch fighting : corps à corps, fixation de la tête, percussion avec un coup de genou.

Le clinch fighting, littéralement le « combat au corps à corps », également dénommé dirty boxing, est une stratégie impliquant que le combattant, lors de la phase debout, va casser la distance avec son adversaire afin de s'en approcher et de réaliser un clinch, c'est-à-dire un accrochage, pour soit réaliser une amené au sol (takedown), soit appliquer certaines techniques de percussion à courte distance telles que coups de poings, coups de coude, coups de genou.

C'est une stratégie de combat particulièrement utilisée par les sportifs ayant un passé de lutte ou de boxe thaïlandaise. Bien utilisée, elle permet de neutraliser les techniques d'un boxeur ou un grappleur.

Elle a été régulièrement utilisé par des combattants tels que Randy Couture et Anderson Silva.


Lutte au sol ou Ground-and-pound

La combattante en position supérieure déborde son adversaire lors d'une phase de Ground-and-pound.

Le « ground-and-pound  », littéralement « combattre au sol et marteler », est une stratégie qui consiste à amener son adversaire au sol, à prendre une position supérieure permettant de lui asséner de nombreux coups de poings ou de coudes, jusqu'à déborder sa défense et le contraindre à l'abandon.

Cette stratégie peut également être utilisée afin de le déborder et de placer une technique de soumission plus facilement

Elle a été utilisée avec succès par des combattants tels Fedor Emelianenko et Tito Ortiz.


Immobilisation au sol ou Submission grappling.

Le combattant dos au sol, soumet son adversaire par une technique d'étranglement dit « en guillotine »

Le « submission grappling », littéralement la « lutte de soumission », est un style de combat consistant à amener son adversaire au sol, avec une projection ou un takedown, à y prendre une position dominante et à tenter de placer une technique de soumission telles qu'une clé articulaire (le plus fréquemment de coude, d'épaule, de genou ou de cheville) ou un étranglement (aérien ou artériel).

Les adeptes de cette stratégie sont notamment les combattants expérimentés en jiu-jitsu brésilien, en judo ou en lutte. Les grapplers les plus expérimentés sont à l'aise aussi bien en position dominante supérieure, placé au-dessus de leur adversaire, qu'en position inférieure, sur leur dos et sous leur adversaire. La position inférieure est effectivement une position permettant un grand nombre de tentative de soumission, à condition d'être capable de contrôler son adversaire dans sa garde.

De nombreux combattants utilisent cette stratégie, on peut citer Royce Gracie, Josh Barnett, Antonio Rodrigo Nogueira ou Fedor Emelianenko.

Règles générales

Les règles sont globalement semblables mais chaque organisation apporte ses petites modifications selon la volonté de la commission athlétique du pays dans lequel l'événement se produit. En général, les combattants n'ont pas le droit de frapper l'adversaire dans les parties génitales, de tirer les cheveux ou de mordre. Les coups de genoux, de coudes et de pieds au visage ou ailleurs sont généralement permis. Il y a plusieurs catégories de poids mais elles différent d'une organisation à l'autre. Les façons de gagner un combat sont les mêmes dans toutes les organisations.


Façons de remporter un combat


Quelle sont les différentes fins possibles lors d’un combat de MMA ?

Avant la limite

  1. Knockout (KO) – Un adversaire est complètement ou pratiquement inconscient suite à des frappes et le combat est arrêté car la personne se trouve dans un état où elle est complètement incapable de se défendre.

  2. Technical Knockout (TKO) – Un KO technique (TKO) est une situation ou un combattant est dans l’incapacité technique de poursuivre normalement le combat. Beaucoup de situations peuvent mener a un TKO. L’une d’entre elles est l’arrêt par l’arbitre. Lorsqu’un combattant reçoit trop de coups et qu’il n’arrive plus à se défendre, l’arbitre intervient pour arrêter le combat, afin de préserver la santé du combattant, dans le cas contraire les coups pourraient l’amener au KO complet. Par exemple, un combattant n’arrivant plus à faire face à un Ground And Pound trop intense, une douleur persistante et visible due par exemple à trop de low-kicks reçus, une déferlante de coups debout amènera l’arbitre à stopper le combat quel que soit l’avis du combattant afin de préserver sa santé.

Une coupure est une autre situation menant au TKO, en cas de coupure trop importante provoquée par un coup, l’arbitre, avec l’avis des médecins, peut décider de stopper le combat. Lorsque les hommes de coin jettent l’éponge/la serviette (throw towel) pour stopper le combat, et donc abandonner. Ceci peut être dû à une douleur persistante (côte cassée par exemple) qui l’empêche de combattre normalement, ou à une trop grande différence de niveau entre les deux combattants, l’un recevant une trop grosse "punition", son coin décidera d'abandonner.

  1. Soumission – Situation où un combattant est physiquement forcé d’abandonner, de “taper” de la main sur son adversaire (souvent 3 fois) pour signaler sa défaite, suite à une clé exercée sur lui ou une technique d'étranglement (sanguin ou respiratoire) par son adversaire.

Un combattant peut aussi signaler à l’arbitre le désir d’arrêter de lui-même le combat verbalement (Verbal Submission).

  1. Technical Submission – Est déclaré Technical Submission lorsque l’arbitre décide de mettre fin au combat lorsqu’il considère que le combattant qui subit la soumission/la clé est trop engagé et que l’articulation, le muscle, ou que le combattant va s’évanouir, alors même que celui-ci n’a pas tapé trois fois (abandon).

  2. Disqualification (DQ) – Lorsque qu’un combattant viole délibérément une règle de l’organisation en portant par exemple un coup interdit (soccer-kicks, stomps* à l’UFC par exemple mène à une disqualification. [stomp : frappe en marteau]

  3. Technical Decision (TD) (Unanime, Partagé) – Lorsque par exemple un combattant est dans l’incapacité de continuer le combat suite à un accident arrivé non intentionnellement. Les juges choisissent alors un vainqueur. Par exemple un combattant s’ouvre la tête en tombant du ring, les docteurs l’empêchent de continuer le combat, le combat est donc arrêté comme s'il avait atteint la limite de temps et les juges donnent leur décision.

  4. Technical Draw (Unanime, Partagé) – Même situation, mais le draw (égalité) est déclaré.

  5. No contest (NC) – Coupure non intentionnelle due à un coup irrégulier ou test positif aux produits illicites à l'issue d'une victoire, ou demande d’annulation de décision par un combattant qui considère que l’arrêt du combat a été prématuré, etc.


Sur décision

  1. Unanimous Decision (UD) – Décision unanime, les 3 juges donnent le même avis.

  2. Majority Decision (MD) – Décision à la majorité, 2 juges sont du même avis, 1 donne égalité.

  3. Split Decision (SD) – Décision partagée, 2 juges sont du même avis, 1 de l’avis contraire.

  4. Unanimous Draw – Égalité unanime, 3 juges donne l'égalité.

  5. Split Draw – Égalité partagée, 1 juge donne la victoire pour un combattant, 1 autre la défaite à ce même combattant, et le dernier l'égalité.

  6. Majority Draw – Égalité à la majorité, 2 juges donnent l'égalité, le troisième une victoire à l’un des 2 fighters.